Ginette Raimbault
Lorsque l'enfant disparaît Date de parution : 1 septembre 1996
Lorsque l'enfant disparaît, ses parents ont d'abord le devoir de réapprendre vivre. Par quels chemins conscients ou inconscients passeront-ils ? Comment surmonteront-ils cette preuve intolérable que constitue la perte d'un enfant ? Aprés avoir analysé, dans un précédent ouvrage, l'expérience de l'enfant confronté à la mort, Ginette Raimbault a souhaité explorer l'aspect inverse de la question et comprendre l'itinéraire psychique des parents. Elle s'est appuyée sur les témoignages spontanés de ceux qui ont eu recours à l'écriture pour "intégrer" leur deuil : ainsi Victor Hugo pleurant Léopoldine ; Gustav Malher fou de douleur à la mort de Putzi ; Isadora Duncan ou Geneviève Jurgensen perdant l'une et l'autre deux enfants en même temps... Si chaque cas est unique, il illustre aussi tel ou tel aspect d'un bouleversement psychique et affectif inévitable. Car le travail du deuil, s'il n'est jamais organisé ni conscient, obéit cependant au même mouvement : celui d'une compensation, qui peut prendre des formes variées (nouvelles maternités, militantisme, retour à la religion...), et d'une symbolisation, en l'occurrence ici, grâce à la création artistique. D'autres points apparaissent récurrents, comme l'histoire subjective, et notamment familiale du père et de la mère, ou la place que l'enfant occupe dans le psychisme de ses parents. On l'a deviné, à travers la détresse de ces cas illustres qui ont su trouver les mots pour la dire, ce livre pose de façon incisive et émouvante une question universelle : qu'est-ce qu'un enfant pour son parent ?
Ginette Raimbault est psychanalyste et directeur de recherche l'Inserm. Elle a notamment publié L'Enfant et la mort, Clinique du réel et, en collaboration avec Caroline Éliacheff, Les Indomptables, Figures de l'anorexie (1989, Opus 1996).